Christian Dubé ministre de la Santé : la bonne collaboration doit se poursuivre! 

En ce jour d’annonce du conseil des ministres, je tiens à saluer la nomination de tous les nouveaux ministres, notamment la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Je salue également la nomination de Christian Dubé, qui a été reconduit dans ses fonctions. Nous avons toujours eu une excellente collaboration avec lui et son équipe sur des enjeux qui nous préoccupent conjointement, et souhaitons la poursuivre. Trois dossiers en particulier nous apparaissent prioritaires.

Conflit en Ukraine: les dons de médicaments passent par les ONG

Face au tragique conflit qui se dessine actuellement, certains patients ont sollicité les pharmaciens d’ici pour obtenir des dons de médicaments en vue de les envoyer à la population en Ukraine. Loin de moi l’idée de briser ce magnifique élan de solidarité, mais une mise en garde s’impose : votre pharmacien n’est pas la bonne courroie de transmission pour acheminer des dons de médicaments en urgence. Le don à un organisme humanitaire reconnu reste la meilleure démarche à entreprendre.

Un appel au calme

Depuis quelques jours, le ton hausse en pharmacie. Des pharmaciens et membres de leurs équipes se sont fait injurier parce qu’ils étaient à court de trousses de tests de dépistage de la COVID-19. Certains se sont fait accuser de voleurs, ou de s’approprier les tests pour eux-mêmes ou leur famille. Ces situations sont devenues malheureusement trop fréquentes.

Vaccination par le pharmacien : l’exception québécoise

On fait souvent référence au Québec comme une province qui fait les choses différemment. On met en relief les décisions du Québec par rapport à celles du « reste du Canada » (ROC). Dans certains cas, le Québec fait mieux qu’ailleurs. Mais en ce qui a trait à la vaccination, « l’exception québécoise » n’apporte rien de positif en matière de santé publique.

C’est un fait surprenant, mais le Québec est l’un des derniers endroits en Amérique du Nord où les pharmaciens ne peuvent pas vacciner. Les chiffres illustrent d’ailleurs l’impact de cette situation : seuls 56 % des Québécois ont été immunisés contre la grippe en 2014. Le troisième pire résultat au Canada.

Les pharmaciens : des acteurs de promotion d’une saine alimentation

L’Ordre publie aujourd’hui un énoncé de position sur l’offre alimentaire offerte dans les parties commerciales adjacentes aux pharmacies. Cette publication est le résultat d’une réflexion menée par le conseil d’administration. Interpellés à quelques reprises au cours des dernières années sur le sujet, nous avons décidé de nous pencher sur la question et de préciser notre point de vue.

D’entrée de jeu, soyons clairs : les pharmaciens font un excellent travail en matière de promotion de la santé. De plus en plus impliqués dans les programmes de santé publique, ils favorisent la vaccination,  l’allaitement maternel, les bonnes habitudes de vie, et j’en passe. Les Québécois leur font confiance et avec raison. En plus d’être disponibles, les pharmaciens exercent leur travail avec une grande rigueur et compétence.

Opioïdes : faire confiance au jugement du pharmacien

Santé Canada annonçait la semaine dernière une nouvelle obligation pour les professionnels de la santé : apposer un autocollant de mise en garde sur les opioïdes remis aux patients. En plus d’un autocollant, les patients devront également recevoir un feuillet explicatif. Ainsi, dorénavant, la personne qui consomme des opioïdes pour apaiser ses douleurs chroniques recevra un tel feuillet à chaque service, soit le plus souvent tous les mois, mais pour d’autres patients, ce sera toutes les semaines !  Sans égard à la durée de traitement, on lui rappellera systématiquement que les médicaments qu’elle prend sur une base quotidienne ont le potentiel de créer une dépendance, de la toxicomanie ou une surdose.

Si l’obligation visait uniquement les nouvelles ordonnances, nous aurions pu le comprendre. Mais une mesure mur à mur devant être mise en place de façon systématique pour tous les patients, à chacun des services? Pour l’Ordre, c’est une mauvaise idée.

On ne s’arrête pas en cours de route

Un avion ne s’arrête pas en plein vol, un entraînement ne s’arrête pas après l’échauffement. Pour la plupart de nos activités, on ne s’arrête pas en cours de route. Mais lorsqu’il est question de prise de médicaments, trop souvent, on le fait.

Il y a quelques années, mon ami Richard s’est fait prescrire des bêta-bloqueurs à la suite d’un infarctus. Il les a pris quelques semaines, mais il a été incommodé par des problèmes d’érection liés à la prise de ce médicament et a donc cessé de les prendre. Il n’a pas osé en parler à son médecin ou son pharmacien. Il a simplement arrêté, comme ça.

Richard fait partie des 40% de Québécois qui, à un moment ou un autre au cours de leur vie, a cessé de prendre un traitement sans avertissement. Heureusement dans son cas, il a fini par m’en glisser un mot et je lui ai recommandé de parler à son pharmacien. Ensemble, ils ont pu trouver une solution; le moment de la prise du médicament a été changé, la dose aussi.