Depuis l’entrée en vigueur des projets de loi 41 et 31, vous pouvez notamment amorcer, modifier, cesser et substituer une thérapie médicamenteuse. Ces activités peuvent être réalisées de manière autonome ou à la demande du prescripteur. Voici quelques précisions.
De manière autonome
À la suite de votre évaluation, et dans l’objectif de répondre aux besoins du patient, vous pouvez réaliser les activités suivantes de manière autonome.
Ce que vous pouvez faire |
Dans quel contexte |
Bon à savoir |
AMORCER UNE THÉRAPIE |
Pour une condition prévue aux règlements, par exemple :
- Lors d’un nouvel épisode d’une condition ayant déjà fait l’objet d’un diagnostic et d’un traitement;
- Pour la vaccination;
- Pour le traitement de l’herpès zoster (zona), l’influenza ou le coronavirus;
- Pour une condition en autosoins.
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Vous ne pouvez pas amorcer une thérapie impliquant des substances désignées [1].
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AJUSTER, MODIFIER [2] OU CESSER UNE THÉRAPIE |
- Pour assurer la sécurité du patient;
- Pour assurer l’efficacité de la thérapie, selon des cibles thérapeutiques reconnues.
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Vous pouvez ajuster, modifier ou cesser tous types de médicaments incluant les substances désignées [3]. |
SUBSTITUER AU MÉDICAMENT PRESCRIT UN AUTRE MÉDICAMENT |
Vous pouvez substituer :
- Un médicament pour un autre ayant la même dénomination commune;
OU
- Dans un contexte de substitution thérapeutique pour les situations suivantes :
- Une rupture d’approvisionnement;
- Un problème lié à l’administration d’un médicament;
- En cas de risque pour la sécurité du patient et lorsqu’il n’est pas possible de joindre le prescripteur dans un temps utile;
- Lors du retrait d’un médicament du marché ou lorsque le retrait est prévu ou le sera dans les trois prochains mois;
- Lorsqu’un médicament est non disponible au formulaire de l’établissement de santé.
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La substitution thérapeutique vous permet de choisir un médicament dont le principe actif est différent. Ce type de substitution n’est pas autorisée pour les substances désignées. |
À la demande du prescripteur
À la suite de votre évaluation, et dans l’objectif de répondre aux besoins du patient, vous pouvez amorcer, modifier ou cesser une thérapie à la demande d’un prescripteur ou d’un groupe de prescripteurs. Voici les différentes situations concernées.
Type de demande |
Détails |
Bon à savoir |
SELON UNE ORDONNANCE INDIVIDUELLE |
Établie par un prescripteur pour un patient spécifique.
- Vous pouvez amorcer ou modifier une thérapie;
- Suivre le cadre et les recommandations prévus dans l’ordonnance.
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Vous ne pouvez pas amorcer une thérapie impliquant des substances désignées. |
SELON UNE ORDONNANCE COLLECTIVE |
Établie par un prescripteur ou un groupe de prescripteurs visant une population ou un groupe de patients.
- Vous pouvez amorcer ou modifier une thérapie;
- Suivre le cadre et les recommandations prévus dans l’ordonnance.
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Les conditions déjà prévues par règlement vous permettant d’amorcer un traitement ne devraient pas faire l’objet d’une ordonnance collective.
Vous ne pouvez pas amorcer une thérapie impliquant des substances désignées. |
À LA SUITE D’UNE DEMANDE DE CONSULTATION |
Le prescripteur peut solliciter votre avis sur certains aspects de la thérapie médicamenteuse d’un patient comme pour l’atteinte d’une cible thérapeutique, le choix d’une molécule appropriée, la gestion d’effets indésirables, etc. Vos recommandations pourront être mises en application après une discussion avec le prescripteur demandeur, ou, s’il l’avait exprimé initialement dans sa demande, appliquées sans discussion.
Dans ce contexte, vous pouvez amorcer, ajuster ou cesser une thérapie, en autant que le prescripteur demandeur soit lui-même autorisé à la prescrire. |
Vous devez communiquer au prescripteur les informations pertinentes, par écrit, selon les modalités convenues.
Vous ne pouvez pas amorcer une thérapie impliquant des substances désignées. |
DANS LE CADRE D’UNE ENTENTE DE PRATIQUE AVANCÉE EN PARTENARIAT |
Pour un groupe de patients pour lequel vous offrez des soins et partagez le même dossier patient, selon un cadre prédéterminé dans une entente.
Dans ce contexte, vous pouvez amorcer, ajuster ou cesser une thérapie. |
Le dossier patient doit être partagé entre les professionnels signataires de l’entente. |
Que vous agissiez de manière autonome ou à la demande d’un prescripteur, votre décision doit être justifiée et vous devez établir un plan de match, consigné au dossier du patient. Ce plan devra contenir les suivis à effectuer et les renseignements pertinents pour l’appliquer.
Des outils à votre disposition : consultez-les!
Pour plus d’information, n’hésitez pas à consulter les deux guides suivants disponibles sur notre site Web :
De plus, en utilisant des mots clés (ex. : amorcer, ajuster, modifier, cesser, substituer) dans le moteur de recherche de la section « Questions de pratique » du site Web de l’Ordre, vous y trouverez plusieurs renseignements complémentaires.
Rendez-vous également sur cette page de notre site pour visionner des capsules vidéo présentant des exemples de cas cliniques, notamment dans le cadre d’une demande de consultation et d’une entente de pratique avancée en partenariat. |
Les honoraires professionnels ne sont pas encadrés par les règlements sur les activités professionnelles qui peuvent être exercées par un pharmacien. Pour connaître les situations pour lesquelles des honoraires professionnels sont prévus, veuillez communiquer avec l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires.
[1] Un stupéfiant, une drogue contrôlée ou une substance ciblée
[2] Vous pouvez modifier la forme, la posologie, la concentration, la dose, la voie d’administration, la durée de traitement et la quantité prescrite.
[3] Consultez cette question de pratique portant sur la modification d’une thérapie médicamenteuse d’une substance désignée : https://www.opq.org/pratique-professionnelle/questions-de-pratique/puis-je-modifier-une-therapie-medicamenteuse-de-substances-designees