Les pharmaciens, acteurs incontournables du Plan santé

La présentation du Plan santé par le gouvernement a été accueilli avec beaucoup d’espoir. Chantier colossal, les pharmaciens sont placés au cœur de la stratégie pour assurer une meilleure prise en charge des patients en première ligne. Ce projet du gouvernement est l’aboutissement de nombreuses démarches réalisées par différents groupes afin que l’expertise des pharmaciens soit mieux utilisée pour venir en aide à la population et notre système de santé.

À écouter le ministre Dubé présenter son Plan santé mardi dernier, je me rappelais, non sans fierté, l’énorme chemin parcouru. Au cours des 10 dernières années, le rôle des pharmaciens s’est consolidé, de nombreuses nouvelles activités ont été ajoutées pour leur permettre d’en faire plus pour la population et de prêter davantage main-forte au système de santé.

La pandémie a démontré leur capacité à mettre à contribution les nouvelles activités professionnelles comme la vaccination, l’ajustement et la prolongation d’ordonnances, des activités qui n’étaient pas permises avant 2015. La prochaine étape à franchir est de mieux organiser les soins. Des trajectoires devront être prévues pour que chaque patient sache où se diriger lorsqu’il a un besoin.

Le GAP : une solution pour l’avenir?

Dans sa présentation, monsieur Dubé a abondement parlé du projet pilote d’accès à la première ligne (GAP), un programme de triage pour les patients sans médecins de famille dans la région du Bas-Saint-Laurent.

Dans ce programme, les patients sans médecin de famille sont contactés et leur situation est évaluée, afin de les diriger au bon endroit. Une proportion importante d’entre eux (16% dans le projet pilote) ont été dirigés vers les pharmaciens pour obtenir des soins. Cette solution semble être porteuse d’espoir; un fort taux de satisfaction de la clientèle a été noté.  

Un système de santé à l’ère du numérique, et vite!

La volonté du gouvernement d’accélérer l’informatisation du système de santé est un pan non négociable de la réussite du Plan santé. Si vous saviez le temps qu’un pharmacien pourrait sauver et investir ailleurs si le système de communication était efficace. Ce temps irait directement au bénéfice de la population qui aurait de facto plus de services. Cette logique n’est pas unique aux pharmaciens, elle concerne tout le réseau de la santé.

Un projet comme Prescription Québec, qui permettra l’acheminement d’ordonnances électroniques et soutiendra la communication entre prescripteurs et pharmaciens est fortement attendu par mes collègues. Il faudra mettre l’accélérateur sur des initiatives comme celle-là.

L’inévitable défi des ressources

Le vieillissement de la population ne fait pas exception à notre profession. Les départs à la retraite se multiplient, ce qui fait en sorte que la progression du nombre de pharmaciens va en ralentissant au Québec. C’est pourquoi nous avons formulé la demande au ministère de la Santé et des Services sociaux de réaliser rapidement un exercice de planification de la main-d’œuvre des ressources en pharmacie. Tant en milieu hospitalier que communautaire, la demande explose. Les besoins sont là. Nous désirons nous assurer d’être en mesure d’y répondre et vos pharmaciens auront besoin de plus de soutien technique.

Mettons-nous au travail!

Tout le sens de ce Plan santé est d’optimiser notre réseau et notre première ligne dans le but d’offrir plus d’accès à la population. À titre de président de l’Ordre des pharmaciens, je ne peux qu’applaudir de telles ambitions. La profession de pharmacien évolue pour mieux venir en aide au réseau, reste maintenant au réseau de mieux s’organiser pour faire en sorte que le patient s’y retrouve.

On se retrousse les manches!

Bertrand Bolduc

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1 commentaire

  1. Merci monsieur le président pour le leadership exceptionnel de l’OPQ dans ce dossier et la reconnaissance qu’il y a eu de « nombreuses démarches réalisées par différents groupes ». La grande famille à l’œuvre! On lui donne raison lorsqu’elle est unie et mise sur la valeur ajoutée de notre belle profession pour la santé de la population du Québec.