Une bonne nouvelle et… des enjeux d’accessibilité et de qualité

Il y a quelques jours, nous avons appris que les activités prévues dans la Loi 41 entreront enfin en vigueur après plusieurs années d’attente. Les pharmaciens auront 7 responsabilités supplémentaires au cours des prochains mois. C’est une grande et bonne nouvelle pour tous les Québécois qui pourront enfin s’adresser à eux, notamment pour des problèmes de santé simples comme l’herpès buccal ou les nausées liées à la grossesse.

C’est le projet de loi 28 qui est venu officialiser cette nouvelle. Lors de ce dépôt, nous avons également appris que certaines activités seraient couvertes à différents degrés (en partie ou en totalité) pour les Québécois. Pour d’autres, comme la prolongation d’ordonnance, une couverture d’assurance à 0$ a été prévue, ce qui signifie que les pharmaciens ne recevront aucun honoraire pour la réaliser, et n’auront pas la possibilité de la facturer.

Comme Ariane Krol le mentionnait dans un récent éditorial, nous pouvons nous demander si la population aura véritablement accès à ces services ou non. L’expérience de nos provinces voisines est intéressante à cet effet. Ce que nous avons vu par le passé, notamment en Alberta, c’est que, sans rémunération, il y a peu d’appropriation des activités. Il est évident que chaque nouveau service exige des ressources en termes de personnel ou d’équipement.

L’Ordre n’intervient jamais dans les négociations d’honoraires. Mais si un enjeu économique a le potentiel de nuire à l’accessibilité ou à la qualité des services, nous avons le devoir de le dire. Faire une prolongation d’ordonnance de 6, 8 ou 12 mois demande une analyse et un engagement de responsabilité de la part du pharmacien. Escamoter cette étape comporterait des risques pour les patients. Nous ne pourrions tolérer que cette activité soit faite à la va-vite.

La bonne nouvelle c’est que, bientôt, la population pourra s’adresser aux pharmaciens pour de l’eczéma, des feux sauvages ou des infections urinaires chez la femme. Lorsqu’une ordonnance aura besoin d’un ajustement, le pharmacien aura la possibilité de le faire. Et les pharmaciens auront la capacité de faire un meilleur suivi de la thérapie de leurs patients. Pour toutes ces raisons, nous nous réjouissons.

Pour le reste, nous surveillerons de près les étapes à venir et l’opérationnalisation de ces nouvelles activités sur le terrain. Nous espérons que la population en ressortira gagnante.

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9 commentaires

  1. Il faut se questionner sur la « capacité » de faire un meilleur suivi lorsqu’il n’y a aucune ressource financière le permettant… et qu’un gouvernement demande à des professionnels d’en faire plus avec moins.

  2. Nommer moi des professionnels qui rendent des services, qui nécessitent une analyse, gratuitement.
    Nous le faisons tous les jours. exemple: les conseils MVL.
    On ne peut plus étirer l’élastique. La qualité ne sera plus au RDV.

  3. Ce sera pour quand le service topchrono?
    Je m’explique utiliser un chronomètre et charger $1la minute pour nos conseils si précieux mais que tous prennent pour acquis!

  4. Bravo à l’Ordre pour l’acceptation de la réalité financière. Traditionnellement, l’OPQ se concentrait sur le volet professionnel uniquement. Il est important de voir comment un impact financier tel celui que nous nous apprêtons à vivre pourrait avoir des répercussions néfastes sur la qualité des service, voire sur le professionnalisme même de certains pharmaciens.

  5. Je ne m’inquiète pas que les pharmaciens seront au rendez-vous, au meilleur de ce qu’ils pourront donner et ce, pour les 3 responsabilités supplémentaires qu’on leur confiera.

    Par contre, je m’inquiète des 4 autres activités , et surtout pour la prolongation des ordonnances en attendant que le client puisse voir un médecin, et pour s’assurer qu’il n’aura pas a interrompre son traitement.

    Dans un délai si court, les pharmaciens devront se réorganiser , déjà avoir du mal a s’ajuster aux nouvelles contraintes financières, alors j’ai peur qu’il ne soit difficile, voire pratiquement impossible d’offrir à la population toute l’accessibilité que nous voudrions leur donner.

  6. Nombres de cliniques médicales CHARGENT des frais au patient pour renouveler des ordonnances si le patient ne voit pas le médecin (ce dernier ne peut donc pas facturer la RAMQ) – Je suis curieux de voir l’ approche du ministre de la santé dans ces cas!! Est-ce que ce sera un nouvel acte à coût nul!!!! Ainsi un médecin peut charger des frais pour un acte non couvert (nombre de mémo de la FMOQ là dessus j’ en suis persuadé ), mais pas un pharmacien! Bien désolé, mais comme l’ impression que nombre de docteur vont continuer de recevoir des fax!

  7. Vraiment désolant de voir comment on nous traite.
    C’est un manque de respect assez incroyable.
    C’est du jamais vu: des actes assurés à zéro dollar: voyons donc !
    Pathétique

  8. Nous ne pouvons tout simplement plus offrir nos services gratuitements! Le travaille que nous faisons à chaque jour pour nos clients à une très grande valeur. Les services que nous offrons, les conseils que nous donnons, les actes que nous posons ne sont vraiment pas apprécié à leur juste valeur. Dans l’avenir, nous devons être tous solidaire et ne plus accepter l’inacceptable! Nous devons nous mobiliser pour la santé de notre belle profession!

  9. Notre bon ministre nous considère comme des employés de l’état. Si le gouvernement n’a plus le moyen de supporter un programme d’assurance qu’il a lui même mi en place, pourquoi ne revoit-il pas tout simplement le processus en demandant à plus de gens de s’assurer au privé quitte à leur offrir une compensation monétaire via le rapport d’impôt? Je crois que ce que les pharmaciens oublient dans ce processus c’est le risque important pour le droit de propriété. Car l’indépendance monétaire des pharmaciens sera mise à dure épreuve avec les coupures qui s’en viennent. L’Ordre ne peut nier le fait car la protection du public ne pourra pas , ne pas être affectée par les changements qui s’en viennent…