Présidence : deux mois à la tête de l’Ordre

Cent-jours! C’est traditionnellement la période de grâce d’un mandat, trois mois au bout desquels on est opérationnel et où l’on commence à s’attaquer aux dossiers sérieux. Le temps est un luxe dont on ne dispose qu’en quantité limitée! À mon arrivée comme nouveau président de l’Ordre, je me suis mis au travail sur-le-champ avec les équipes en place et nos partenaires.

Au bout de presque deux mois de présidence, c’est d’ailleurs l’un des phénomènes qui m’a le plus frappé : dans ce bref intervalle de temps, plusieurs partenaires ont voulu nous rencontrer pour discuter de sujets très variés. Nous avons eu une réunion avec le Conseil interprofessionnel du Québec, l’association des ordres professionnels avec laquelle nous avons plusieurs travaux en cours. Parmi ceux-ci, le dossier du décloisonnement du système professionnel, qui permettra l’élargissement du champ d’action des différentes professions de la santé afin d’améliorer l’accès des patients aux soins. Nous cherchons à assouplir les dispositions des lois 31 et 41, pour permettre aux pharmaciens d’être plus efficaces dans leur travail et à faire reconnaître la maîtrise en pharmacothérapie avancée comme une spécialité. Nous avons également rencontré l’Ordre des optométristes, qui nous a sollicité en vue de sa planification stratégique, et nous avons discuté avec les physiciens médicaux qui souhaitent fonder leur propre ordre professionnel, voire intégrer l’un de ceux qui existent déjà. Enfin, nous nous sommes réunis avec nos amis du Collège des médecins, et nous avons été invités à l’assemblée générale de l’Association nationale des pharmaciens du Canada.

Ce que ces réunions m’ont permis de constater, c’est que notre ordre possède une excellente réputation auprès de nos partenaires : ils recherchent notre accompagnement, ils nous consultent pour avoir notre opinion, ils veulent travailler avec nous, bref, nous jouissons de leur confiance et de leur estime, et c’est une chose précieuse. Et cela, c’est dû avant toute chose à la qualité et au sérieux du travail des pharmaciens. Dans les établissements de santé, les pharmacies communautaires, les GMF, ceux-ci font un travail remarquable, avec intégrité et éthique, et cette exemplarité rejaillit sur l’Ordre et l’ensemble de notre profession. C’est une force qui me donne beaucoup d’espoir pour mener à bien nos projets dans les années à venir.

À cette fin, je suis heureux d’avoir les équipes de l’Ordre à mes côtés. La présidence n’a jamais été pour moi un objectif de carrière, c’est au contraire un ministère au service de tous mes confrères pharmaciens et du public, que j’envisage avec humilité et ouverture. Il est loin le temps de la gouvernance statique et verticale, nous avons tous besoin les uns des autres pour réussir, et il est essentiel de répartir les tâches, reconnaître les talents et les énergies, et de valoriser le travail de tous. J’attends des équipes de l’Ordre qu’elles me fassent connaître leurs opinions, leurs orientations, qu’elles continuent de me présenter différentes pistes possible pour faire face aux enjeux qui nous préoccupent. Lorsqu’elles me soumettent des dossiers, ceux-ci sont déjà très précis et bien travaillés, ce qui me permet d’avoir une vision claire de la marche à suivre pour les faire progresser, pour travailler à les régler.

En dépit des difficultés que nous rencontrons tous, aussi bien professionnels de la santé que patients, je veux porter un message d’espoir. Trop souvent, l’Ordre peut sembler distant, réduit à une fonction de surveillance et de redressement de torts. Nous avons certes un rôle à jouer en ce sens, mais nous sommes surtout un partenaire de tous les jours, même si notre présence n’est pas toujours perceptible. Notre mission de protection du public se fait avant tout avec les pharmaciens, grâce à la qualité des soins prodigués. Nous sommes tous partenaires et alliés pour protéger les gens et développer notre profession, et c’est ma job que de faire ressentir cette présence positive, cet accompagnement quotidien. En tant qu’ordre, nous avons un privilège immense, celui de pouvoir nous auto-réguler, d’influencer notre propre avenir, et c’est quelque chose que nous faisons bien, à en juger par la confiance que nous accordent les Québécois et par l’oreille attentive que nous prête notre gouvernement. Alors oui, de grands chantiers nous attendent, et nous ne sommes pas au bout de nos peines, mais je vous le dis, du fond du cœur : nous pouvons avoir foi en notre avenir commun !

Jean-François Desgagné

Publié dans Gouvernance

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2 commentaires

  1. Merci monsieur Desgagné de prendre la relève de monsieur Bertrand Bolduc.
    Nous avons besoin de gens comme vous pour nous aider à nous ouvrir les yeux pour voir tout les pains sur planches. Bon courage pour votre mandat. Vous semblez bien à votre place. Vous aiderez sûrement à faire avancer notre profession . Encourageant de voir des gens s’investir pour le meilleur.
    Chantale Grégoire 93293.. qui résiste aux changements pour le meilleur et le pire!!!