Un appel au calme

Depuis quelques jours, le ton hausse en pharmacie. Des pharmaciens et membres de leurs équipes se sont fait injurier parce qu’ils étaient à court de trousses de tests de dépistage de la COVID-19. Certains se sont fait accuser de voleurs, ou de s’approprier les tests pour eux-mêmes ou leur famille. Ces situations sont devenues malheureusement trop fréquentes.

Le projet de loi 31 ou encore plus d’accès aux soins pharmaceutiques pour les patients

Ce matin, j’étais présent aux consultations particulières sur le projet de loi 31, et je dois dire que j’étais très fier. Ça fait plus de 30 ans que nos facultés de pharmacie forment sur les soins pharmaceutiques, et ça fait presqu’autant d’années que les pharmaciens n’ont pas les outils pour exercer comme ils le devraient.

La Loi 41 entrée en vigueur en 2015 nous a permis de franchir un bon bout de chemin, mais avec le projet de loi 31, on entre dans l’ère moderne et ce sont les patients qui y gagneront.

Se baser sur les données de la science : la responsabilité des professionnels de la santé

On peut lire ce matin dans La Presse un article présentant les résultats d’une démarche réalisée en pharmacie. Philippe Mercure s’est présenté dans une vingtaine de pharmacies afin d’obtenir l’avis de pharmaciens sur un produit homéopathique. Selon l’article, six sur les 20 consultés lui auraient recommandé d’utiliser le produit et six autres lui auraient envoyé des messages ambigus.

L’Ordre ne se réjouit pas de ce résultat. L’article 34 du Code de déontologie des pharmaciens est clair : «Le pharmacien doit exercer (…) selon les données scientifiquement acceptables (…).» Dans ce contexte, recommander l’utilisation de l’homéopathie nous apparaît discutable sur le plan déontologique.

Le rôle méconnu des pharmaciens

Du 10 au 16 mars, l’Ordre souligne la Semaine de sensibilisation à la pharmacie en déployant deux initiatives visant à expliquer le rôle du pharmacien. Professionnels de l’ombre, les pharmaciens ne sont pas les plus doués pour parler d’eux. Pourtant, si la population avait une meilleure connaissance de ce qu’ils font, elle pourrait assurément en tirer un meilleur avantage.

Puisque nous sommes ici dans un blogue et que l’objectif est d’en dire peu, mais mieux, j’ai tenté le défi de résumer notre rôle en trois mots.

Vaccination par le pharmacien : l’exception québécoise

On fait souvent référence au Québec comme une province qui fait les choses différemment. On met en relief les décisions du Québec par rapport à celles du « reste du Canada » (ROC). Dans certains cas, le Québec fait mieux qu’ailleurs. Mais en ce qui a trait à la vaccination, « l’exception québécoise » n’apporte rien de positif en matière de santé publique.

C’est un fait surprenant, mais le Québec est l’un des derniers endroits en Amérique du Nord où les pharmaciens ne peuvent pas vacciner. Les chiffres illustrent d’ailleurs l’impact de cette situation : seuls 56 % des Québécois ont été immunisés contre la grippe en 2014. Le troisième pire résultat au Canada.

Rappel de médicaments : ce que vous ne voyez pas

Les pharmaciens du Québec apprenaient ce matin, en même temps que la population, le rappel de plusieurs médicaments très prescrits au Canada contenant du valsartan, une molécule utilisée notamment pour contrôler l’hypertension. Puisque beaucoup de fabricants s’approvisionnent chez les mêmes fournisseurs de matière première, l’impureté présente dans le valsartan se retrouve aujourd’hui dans les médicaments produits par un grand nombre de compagnies.

On connaît tous quelqu’un qui souffre d’une maladie cardio-vasculaire, que ce soit notre beau-père, notre conjoint ou notre sœur; ce rappel affecte un nombre important de personnes. C’est pourquoi aujourd’hui, dans bien des pharmacies du Québec, c’est le branle-bas de combat.

Opioïdes : faire confiance au jugement du pharmacien

Santé Canada annonçait la semaine dernière une nouvelle obligation pour les professionnels de la santé : apposer un autocollant de mise en garde sur les opioïdes remis aux patients. En plus d’un autocollant, les patients devront également recevoir un feuillet explicatif. Ainsi, dorénavant, la personne qui consomme des opioïdes pour apaiser ses douleurs chroniques recevra un tel feuillet à chaque service, soit le plus souvent tous les mois, mais pour d’autres patients, ce sera toutes les semaines !  Sans égard à la durée de traitement, on lui rappellera systématiquement que les médicaments qu’elle prend sur une base quotidienne ont le potentiel de créer une dépendance, de la toxicomanie ou une surdose.

Si l’obligation visait uniquement les nouvelles ordonnances, nous aurions pu le comprendre. Mais une mesure mur à mur devant être mise en place de façon systématique pour tous les patients, à chacun des services? Pour l’Ordre, c’est une mauvaise idée.

Deux ans après l’entrée en vigueur de la Loi 41 : déjà plus de 710 000 services offerts à la population

Le 20 juin 2015 marque une journée importante dans l’histoire de la pharmacie au Québec : l’entrée en vigueur de la Loi 41 permettant aux pharmaciens d’exercer de nouvelles activités professionnelles. Depuis deux ans maintenant, la population québécoise bénéficie de ces nouveaux services dans l’ensemble de la province. Je tenais donc à souligner cet anniversaire dont on peut être fiers!

Les pharmaciens, qu’ils exercent en pharmacie communautaire ou en établissement de santé, sont d’ailleurs heureux de pouvoir utiliser davantage leur expertise et leurs compétences pour contribuer à l’amélioration du système de santé et pouvoir en faire plus pour leurs patients.

Stages en pharmacie : il faut régler l’impasse

Au cours des derniers mois, la recherche de milieux de stage pour les étudiants en pharmacie est devenue ardue. Déjà en décembre, les deux facultés de pharmacie sonnaient l’alarme et disaient craindre un report de la diplomation, crainte partagée par les associations étudiantes. La situation a trouvé écho dans plusieurs médias.

L’Ordre encourage depuis toujours les pharmaciens à partager leurs connaissances avec la relève et à les accueillir au sein de leurs milieux de pratique. En cette période de turbulences, où nous sommes particulièrement préoccupés par l’ampleur qu’a pris la situation, nous continuons de le faire; l’engagement des professionnels est essentiel au développement de la relève.