Se baser sur les données de la science : la responsabilité des professionnels de la santé

On peut lire ce matin dans La Presse un article présentant les résultats d’une démarche réalisée en pharmacie. Philippe Mercure s’est présenté dans une vingtaine de pharmacies afin d’obtenir l’avis de pharmaciens sur un produit homéopathique. Selon l’article, six sur les 20 consultés lui auraient recommandé d’utiliser le produit et six autres lui auraient envoyé des messages ambigus.

L’Ordre ne se réjouit pas de ce résultat. L’article 34 du Code de déontologie des pharmaciens est clair : « Le pharmacien doit exercer (…) selon les données scientifiquement acceptables (…). » Dans ce contexte, recommander l’utilisation de l’homéopathie nous apparaît discutable sur le plan déontologique.

Une responsabilité… mais un exercice pas toujours évident

Je ne voudrais en aucun cas défendre les pharmaciens qui ont recommandé le produit homéopathique, car ils ont le devoir de transmettre des informations scientifiquement valables à leurs patients, mais j’aimerais mettre en lumière un aspect assez peu abordé lorsqu’on discute de la question.

Tous les jours, les professionnels de la santé se font interpeller au sujet d’approches qui n’ont pas fait leurs preuves scientifiquement. Qu’on parle d’homéopathie, de certains produits de santé naturels ou, récemment, d’injections de vitamine C. Tous les jours, leur rôle est de donner l’heure juste.

Ce rôle n’est pas facile car trop souvent, l’heure juste n’est pas celle qu’on voudrait entendre. Parlez-en à ceux qui osent s’exprimer publiquement.

On voudrait tous l’existence de traitements miracles. Malheureusement ou heureusement, le rôle du professionnel de la santé est de le dire lorsqu’il n’existe aucune preuve scientifique que des traitements vantés par certains fonctionnent vraiment.

Au final, c’est le patient qui décide

Maintenant, à partir du moment où le pharmacien a donné l’heure juste au patient, lorsque le produit est disponible en autosoins comme l’homéopathie, c’est à ce dernier que revient la décision de l’utiliser ou pas.

Dans le dossier qui nous préoccupe ici, nous avons transmis un message à tous les pharmaciens du Québec pour leur rappeler leur responsabilité. Vous pouvez le lire ici. Nous espérons qu’il sera entendu.

Et à tous les professionnels de la santé qui prennent sur eux de donner l’heure juste malgré les croyances, malgré les déceptions, malgré l’opposition, notre message est : continuez, c’est là votre rôle, plus encore, votre responsabilité. Si vous ne le faites pas, qui le fera?

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