Pénurie de certains médicaments pour enfants en pharmacie : il est inutile de stocker ! 

La pénurie actuelle de médicaments pour enfants à base d’acétaminophène et d’ibuprofène génère de l’anxiété chez beaucoup de parents. Au cœur de cette tempête, les pharmaciens et leurs équipes ont été admirables pour venir en aide aux familles tout l’été et l’automne. Hier, le gouvernement fédéral annonçait avoir conclu des contrats d’importation pour ces produits. À l’aube d’un approvisionnement massif pour l’hiver, évitons les pénuries artificielles et gardons nos bonnes habitudes : ne pas stocker, consulter son pharmacien en cas de doute, et faire preuve de compréhension

Coronavirus et médicaments : pas de panique!

Plusieurs médias publient actuellement des articles sur la façon de se préparer dans le contexte de l’épidémie du coronavirus. Dans un article du Journal de Montréal, on recommande notamment à la population de prévoir des réserves de médicament pour deux ou trois mois afin d’éviter d’être à court. Un conseil que l’Ordre ne partage pas!

Il est vrai que beaucoup de matières premières servant à la fabrication des médicaments proviennent de la Chine. Nous suivons de près la situation, mais pour le moment, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

Nous vous invitons à prendre connaissance de trois éléments importants à ne pas négliger.

L’acétaminophène : pas sans danger

On apprenait cette semaine que près de 200 enfants de moins de 5 ans avaient été victimes d’une intoxication à l’acétaminophène entre le 6 février et le 28 mars dernier selon le Centre antipoison du Québec.

Cette sombre statistique nous rappelle que l’acétaminophène, un médicament très utilisé, est loin d’être sans danger. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Ordre des pharmaciens du Québec a déposé une demande à l’Office des professions du Québec afin que les gros formats d’acétaminophène (200 comprimés ou plus), notamment, soient déplacés derrière le comptoir de la pharmacie.

Rappel de médicaments : ce que vous ne voyez pas

Les pharmaciens du Québec apprenaient ce matin, en même temps que la population, le rappel de plusieurs médicaments très prescrits au Canada contenant du valsartan, une molécule utilisée notamment pour contrôler l’hypertension. Puisque beaucoup de fabricants s’approvisionnent chez les mêmes fournisseurs de matière première, l’impureté présente dans le valsartan se retrouve aujourd’hui dans les médicaments produits par un grand nombre de compagnies.

On connaît tous quelqu’un qui souffre d’une maladie cardio-vasculaire, que ce soit notre beau-père, notre conjoint ou notre sœur; ce rappel affecte un nombre important de personnes. C’est pourquoi aujourd’hui, dans bien des pharmacies du Québec, c’est le branle-bas de combat.

Opioïdes : faire confiance au jugement du pharmacien

Santé Canada annonçait la semaine dernière une nouvelle obligation pour les professionnels de la santé : apposer un autocollant de mise en garde sur les opioïdes remis aux patients. En plus d’un autocollant, les patients devront également recevoir un feuillet explicatif. Ainsi, dorénavant, la personne qui consomme des opioïdes pour apaiser ses douleurs chroniques recevra un tel feuillet à chaque service, soit le plus souvent tous les mois, mais pour d’autres patients, ce sera toutes les semaines !  Sans égard à la durée de traitement, on lui rappellera systématiquement que les médicaments qu’elle prend sur une base quotidienne ont le potentiel de créer une dépendance, de la toxicomanie ou une surdose.

Si l’obligation visait uniquement les nouvelles ordonnances, nous aurions pu le comprendre. Mais une mesure mur à mur devant être mise en place de façon systématique pour tous les patients, à chacun des services? Pour l’Ordre, c’est une mauvaise idée.

On ne s’arrête pas en cours de route

Un avion ne s’arrête pas en plein vol, un entraînement ne s’arrête pas après l’échauffement. Pour la plupart de nos activités, on ne s’arrête pas en cours de route. Mais lorsqu’il est question de prise de médicaments, trop souvent, on le fait.

Il y a quelques années, mon ami Richard s’est fait prescrire des bêta-bloqueurs à la suite d’un infarctus. Il les a pris quelques semaines, mais il a été incommodé par des problèmes d’érection liés à la prise de ce médicament et a donc cessé de les prendre. Il n’a pas osé en parler à son médecin ou son pharmacien. Il a simplement arrêté, comme ça.

Richard fait partie des 40% de Québécois qui, à un moment ou un autre au cours de leur vie, a cessé de prendre un traitement sans avertissement. Heureusement dans son cas, il a fini par m’en glisser un mot et je lui ai recommandé de parler à son pharmacien. Ensemble, ils ont pu trouver une solution; le moment de la prise du médicament a été changé, la dose aussi.

Cannabis médical : choisir le pharmacien pour assurer la sécurité

Le principal mandat de l’Ordre étant de veiller à la protection du public, il est de notre devoir d’intervenir publiquement sur des questions reliées à l’usage des médicaments. Aujourd’hui, nous avons participé à la commission parlementaire sur le projet de loi 157, visant à encadrer le cannabis au Québec.

On distingue deux types de cannabis aux statuts légaux différents, soit le cannabis utilisé à des fins non médicales et le cannabis utilisé à des fins médicales. Bien que l’Ordre considère que les pharmaciens ne devraient d’aucune façon être impliqués dans la production ou la distribution du premier type, nous sommes convaincus qu’ils doivent être au cœur de la chaîne de distribution du cannabis médical.

Quand le consommateur côtoie le patient

La dernière édition du magazine Protégez-Vous présente un dossier sur les prix des médicaments. Après avoir communiqué avec 280 pharmacies afin de comparer les prix de quatre médicaments largement prescrits, pour les assurés du privé, on y apprend que des écarts importants existent d’une pharmacie à l’autre.

La démarche réalisée par Protégez-Vous n’a rien d’inhabituelle. Ce magazine réalise régulièrement des enquêtes similaires afin de comparer différents produits de consommation, et l’exercice est utile. Tout consommateur veut savoir où il peut trouver les meilleurs produits, au meilleur prix.

Le domaine de la pharmacie ne fait pas exception à la règle : la population désire savoir ce qui s’offre à elle. Comme consommateur – ou plutôt comme client ou patient – lorsque je me présente en pharmacie, je veux obtenir le meilleur service et un produit de qualité, au meilleur prix. Le mot « service » prend ici une dimension importante car, pour la plupart d’entre nous, lorsque nous allons en pharmacie, nous cherchons un produit, oui, mais également beaucoup d’autres choses : une expertise, celle du pharmacien, des conseils sur notre santé et de l’empathie. En somme, nous cherchons beaucoup plus qu’un simple produit de consommation.