Projet de loi no 10, Ebola et compagnie

L’Ordre était présent la semaine dernière en commission parlementaire. Bertrand Bolduc, président, Martin Franco, administrateur de l’Ordre et pharmacien en établissement de santé, et moi-même avons présenté des commentaires sur le projet de loi no10 qui prévoit l’abolition des agences régionales et la refonte de la gouvernance du réseau de la santé.

Présenter en commission est toujours une expérience très intéressante puisqu’il s’agit d’une des rares occasions qui nous est donnée de passer nos messages aux décideurs, à ceux qui déterminent l’ordre du jour du gouvernement. Et ce dernier passage n’a pas fait exception.

L’un des messages que nous jugions important de lancer est l’importance de penser à la dimension pharmaceutique lors des prises de décision. Trop souvent, on oublie le pharmacien. Un exemple éloquent est la récente préparation du réseau à une éventuelle gestion de l’épidémie liée au virus Ebola. Alors que le ministère de la Santé avait sollicité la participation de plusieurs ordres professionnels à des rencontres sur la question, les pharmaciens avaient été oubliés. L’Ordre a été informé des directives par le biais des médias, comme le reste de la population. Pourtant, les pharmacies sont l’une des principales portes d’accès aux soins de santé.

Depuis quelques années, un pharmacien était systématiquement nommé au conseil d’administration (CA) de chacune des agences de santé. Le projet de loi no10, tel que présenté actuellement, omet malheureusement de prévoir un siège de pharmacien dans les futurs centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS).

Bonne nouvelle : lors de notre passage en commission, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Dr Gaétan Barrette, a démontré de l’ouverture à la demande de l’Ordre. Nous espérons que cette ouverture se concrétisera, car lorsqu’on pense à l’ampleur des dépenses liées aux médicaments (1 milliard de dollars dans les établissements et 3 milliards de $ en milieu communautaire), il apparaît inconcevable que les CA des organismes qui seront chargés de l’administration ne comptent pas un pharmacien.

Évidemment, un billet de blogue, c’est bien peu pour présenter notre état d’esprit face à un projet de loi qui viendra littéralement redessiner le réseau de la santé. Notre mémoire, que je vous invite à consulter, présente notre position concernant cette nouvelle gouvernance et adresse certaines recommandations pour bonifier le projet. Il rappelle également que la Loi 41 est l’une des solutions pour améliorer l’accès à la population aux soins de santé. Et il souligne qu’en 2014, il serait temps de permettre la spécialisation de certains pharmaciens. Sur ce dernier point également, nous saluons l’ouverture du ministre. Reste maintenant à voir comment tout ça atterrira!

Mots-clés : Projet de loi

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