Un engagement clair est demandé aux partis politiques : autoriser la création d’une formation de techniciens en pharmacie

L’Ordre des pharmaciens du Québec et ses partenaires publient cette lettre ouverte à l’occasion de la campagne électorale québécoise.

Il y a des métiers qui sont méconnus, mais non moins essentiels; c’est le cas du métier d’assistant technique en pharmacie. Véritables bras droits des pharmaciens, ces assistants qui travaillent dans les établissements de santé et les pharmacies de quartier sont responsables d’un grand nombre de tâches. Ils jouent un rôle crucial pour assurer la sécurité des soins et services pharmaceutiques.

Au cours des dernières décennies, les responsabilités des pharmaciens et les attentes de la population à leur endroit ont crû. Les pharmaciens conseillent les prescripteurs sur le choix des meilleurs traitements médicamenteux, ils ajustent le dosage de la médication et favorisent l’atteinte des résultats visés. En 30 ans, la pharmacie a connu une petite révolution.

Si la formation des pharmaciens a évolué en fonction de leurs responsabilités, celle de leurs assistants tarde à s’adapter. Il existe actuellement une formation professionnelle d’assistant technique en pharmacie, mais elle ne répond pas à tous les besoins. Les employeurs n’ont donc d’autre choix que de former les assistants œuvrant en pharmacie « sur le tas », à l’interne.

Les pharmaciens doivent pouvoir déléguer plus de tâches techniques pour se concentrer davantage sur leurs activités cliniques. Depuis plusieurs années maintenant, notre coalition d’organisations demande que le programme menant au diplôme d’études professionnelles soit révisé et qu’une formation de niveau collégial voie le jour. La demande de techniciens en pharmacie est tellement présente au sein des communautés que cinq cégeps ont déjà développé des programmes ou signifié leur intérêt à en offrir un. Tout ce qu’ils attendent pour passer à l’action, c’est l’accord du gouvernement.

Le double projet doit être autorisé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, mais l’aval du ministère de la Santé et des Services sociaux est également nécessaire. Or, ce dernier veut réaliser une étude sur la main-d’œuvre avant de donner son accord. Pour nous, le dossier traîne depuis trop longtemps. Les pharmaciens sont activement à la recherche d’assistants, métier qui connaît de plus, une pénurie de main-d’œuvre.

Nous demandons aujourd’hui que les partis politiques s’engagent officiellement à autoriser la création d’une formation collégiale en pharmacie et à rehausser la formation de niveau professionnel. Les employeurs attendent. Les pharmaciens souhaitent du renfort. Les besoins sont urgents.

Les signataires de cette lettre sont :

  • Bertrand Bolduc, président, Ordre des pharmaciens du Québec
  • François Paradis, président, Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec
  • Jean Thiffault, président, Association québécoise des pharmaciens propriétaires
  • Christophe Augé, président, Association professionnelle des pharmaciens salariés du Québec
  • Denis Roy, président, Association des bannières et des chaînes de pharmacie du Québec
  • Amine Mohamed, président, Association québécoise des assistants techniques en pharmacie
  • Brigitte Bourdages, directrice générale, Cégep de Drummondville
  • Joël Gagné, directeur des études, Collège d’Alma
  • René Gingras, directeur général, Cégep de Rivière-du-Loup
  • Claude Montigny, directeur général, Cégep de Baie-Comeau
  • Emmanuel Montini, directeur général, Cégep de Saint-Hyacinthe

Publié dans Protection du public

Mots-clés : ATP Formation

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

15 commentaires

  1. Bonjour,
    J’appuie cette demande de formation. Ça convient très bien avec l’esprit du décloisonnement des professions proposé par le PQ

    1. L’Ordre et ses partenaires demandent que le programme de DEP soit rehaussé. Le rehaussement pourrait prendre différentes formes. À ce stade-ci, les options demeurent ouvertes.

  2. J’appuie effectivement moi avec!
    Si les techniciens ne seraient pas là pour assister le pharmacien hummm sa n’en pourrait fonctionner !

    Et puis un salaire de plongeur sans expérience à 16.50$/hrs et qu’après 10 ans de service en pharmacie tu frôles presque ou peu ce salaire!

    Le métier d’ATP n’est pas reconnu du tout !

  3. Bonjour,
    J’appuie cette demande de formation pour les employés en place et pour tous ceux qui suivront. Moi je suis retraitée depuis quelques années mais je crois en cette profession.

  4. Ma question est la suivante: Qu’adviendera t-il des technicien(ne)s diplômées au professionnel ?

    Est-ce qu’une mise à niveau sera offerte ? Ou est-ce que le titre de chacune sera différent ?

    Dans le communautaire, les ATP commencent à avoir des salaires raisonnables et ce, après négociations employeurs/employés.
    Qu’en sera t-il lorsque les ATP seront diplômes au niveau collégial ?

    Bref, je ne suis pas contre le projet, mais beaucoup de questions restent encore sans réponses selon moi.

    1. Voici quelques éléments de réponse :

      Les assistants techniques diplômés au professionnel continueront d’exercer leur travail comme avant. Des profils de compétences qui présentent les tâches qui devraient être réalisées par les assistants techniques ont été développés. Ils sont disponibles ici. Autrement dit, la personne qui travaille déjà comme ATP continuera de le faire, mais pourrait décider également d’aller chercher une formation supplémentaire.

      L’Ordre et ses partenaires demandent que des programmes passerelles et de reconnaissance des acquis voient le jour. La décision reviendra aux établissements d’enseignement. Concernant les titres d’emploi, ils ne sont pas réglementés. Dans les profils de compétences développés par le comité dirigé par l’Ordre, on parle de « personnel technique » et de « personnel de soutien technique ». Mais les titres adoptés pourraient très bien être : assistant technique et technicien, par exemple.

      L’Ordre a comme mandat d’encadrer la profession de pharmacien, mais n’intervient pas dans les questions liées au salaire. Logiquement, une personne détenant une formation supplémentaire, par exemple de niveau collégial, devrait s’attendre à recevoir une compensation reflétant son niveau de formation. Dans le secteur public, des échelles seront certainement déterminées. Dans le secteur privé, à moins que le milieu soit syndiqué, la discussion aura lieu entre l’employeur et l’employé.

      Voilà! Nous espérons que ces éléments de réponse vous éclairent.

  5. J’appuie cette demande, il est temps que les choses changes et que ce métier soit enfin reconnu à sa juste valeur, en même temps ça pourrait alléger les tâches du pharmacien