Commentaires de l’Ordre des pharmaciens du Québec sur le projet de loi n° 28 : La société ne peut se passer d’une contribution optimale du pharmacien
Québec, le 28 janvier 2015 – Présent à la Commission des finances publiques concernant le projet de loi n° 28, l’Ordre des pharmaciens du Québec a souligné qu’il était temps qu’un message clair soit lancé sur ce qui est attendu des pharmaciens.
« La pharmacie a beaucoup évolué. En plus d’assurer une distribution efficace et sécuritaire des médicaments, les pharmaciens contribuent maintenant à une meilleure prise en charge des problèmes de santé des patients. De nombreuses études ont démontré la valeur ajoutée de cette nouvelle approche. Malgré cela, les services pharmaceutiques remboursés aux patients sont encore aujourd’hui, au Québec, essentiellement basés sur la délivrance de médicaments. Le levier de la rémunération doit être utilisé pour orienter la pratique vers les besoins des patients » a souligné Bertrand Bolduc, président de l’Ordre.
Les représentants de l’Ordre ont salué le fait que, pour la première fois depuis les années soixante-dix où l’opinion pharmaceutique a été couverte, le gouvernement semble vouloir élargir la couverture d’assurance traditionnelle des patients pour y inclure le remboursement des services cliniques prévus par la Loi 41. Du même souffle, ils ont dénoncé qu’il ait été évoqué que la valeur de certains de ces nouveaux services soit nulle. L’Ordre a demandé aux parlementaires vers où ils voulaient orienter la pratique de la pharmacie. L’État veut-il vraiment favoriser une plus grande contribution des pharmaciens à l’accès aux soins et à l’usage plus optimal des médicaments ?
« Pour l’Ordre, il est inhabituel de traiter de questions liées à la couverture d’assurance des patients et des modalités de rémunération des pharmaciens, particulièrement dans le cadre de la Commission sur les finances publiques. Nous avons accepté l’invitation des parlementaires d’être présent ici aujourd’hui, parce que nous avons des craintes quant à l’accessibilité à ces nouvelles activités et au développement de la pratique clinique des pharmaciens au bénéfice des patients et de la société en général : un courant important observé dans les autres provinces et de nombreux pays pour mieux servir leur population » a poursuivi Bertrand Bolduc.
Les piluliers : il faut assurer l’accès pour ceux qui en ont réellement de besoin
L’Ordre a communiqué ses craintes quant au fait que la mesure annoncée par le ministre de la Santé et des Services sociaux concernant les piluliers pourrait nuire à certaines clientèles particulièrement à risque si elles n’avaient pas accès au service. En effet, le pilulier, plus qu’un simple format de distribution des médicaments, peut contribuer à l’adhésion au traitement et au maintien à domicile des personnes dans certaines circonstances.
L’Ordre suggère donc à titre de mesures alternatives que la RAMQ s’assure que ses règles administratives soient respectées, de moduler la tarification des honoraires de mise en piluliers selon certains paramètres et, dans certaines situations où la demande de mise en piluliers proviendrait de l’exploitant d’une résidence, mais que les patients ne se qualifient pas pour le remboursement du service, que l’exploitant soit alors facturé à même les frais de gestion de la médication qu’il facture à sa clientèle.
Commentaires concernant les ententes d’inscription
Dans son mémoire, l’Ordre a dit comprendre les motifs pour lesquels le Gouvernement veut donner au ministre de la Santé le pouvoir de conclure des ententes d’inscription avec les fabricants de médicaments. L’Ordre a toutefois souligné qu’il y aurait un prix à payer – notamment sur les plans de la transparence, de l’équité et de la qualité du processus d’inscription des médicaments à la liste des médicaments remboursés. « Par ses commentaires, l’Ordre veut s’assurer que les parlementaires en sont conscients afin qu’ils prennent la meilleure décision possible pour nos concitoyens », peut-on lire dans le mémoire.
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À propos de l’Ordre des pharmaciens du Québec
L’Ordre des pharmaciens du Québec a pour mission de veiller à la protection du public en assurant la qualité des soins et des services pharmaceutiques offerts à la population et en faisant la promotion de l’usage approprié des médicaments au sein de la société. Il regroupe plus de 8 600 pharmaciens. Plus de 6 000 d’entre eux exercent à titre de salarié ou de propriétaire dans 1 800 pharmacies privées et 1 500 pratiquent au sein des établissements publics de santé du Québec. Plus de 700 pharmaciens œuvrent notamment à titre d’enseignant ou pour des organismes publics, associatifs ou communautaires.
Source : Ordre des pharmaciens du Québec
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