Cannabis médical : pour un suivi optimal du patient par le pharmacien
Montréal, 17 janvier 2018 – Les représentants de l’Ordre des pharmaciens du Québec présentent ce matin à la Commission de la Santé et des Services sociaux leur position sur le projet de loi 157. Si l’essentiel de leurs recommandations porte sur le cannabis utilisé à des fins récréatives, l’Ordre a tenu à lancer un message important concernant le cannabis utilisé à des fins médicales : les personnes qui se voient prescrire un tel traitement doivent pouvoir bénéficier des services d’un professionnel de la santé, au même titre que n’importe quel autre patient.
L’Ordre demande que la distribution du cannabis thérapeutique soit confiée, sous certaines conditions, aux pharmaciens afin de s’assurer que les utilisateurs reçoivent leurs soins et services de la part d’un professionnel réglementé, assujetti à un mécanisme d’inspection professionnelle, à un code de déontologie, au respect du secret professionnel et en mesure de réaliser une analyse complète de la thérapie médicamenteuse.
« Cette prise de position est le résultat d’une longue réflexion, a confié Bertrand Bolduc, président de l’Ordre. Nous en sommes venus à la conclusion que, malgré le statut particulier du cannabis médical, les patients qui l’utilisent ne sont pas différents des utilisateurs de n’importe quel autre médicament. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement du Québec de nous accompagner dans des représentations pour qu’une modification à la réglementation fédérale soit apportée. »
Interdiction formelle de la vente de cannabis à des fins non médicales par un pharmacien
Dans un autre ordre d’idée, l’Ordre considère que les pharmaciens ne devraient d’aucune façon être impliqués dans la production ou la vente de cannabis à des fins non médicales. Un ensemble de recommandations sont faites dans le mémoire pour éviter une telle éventualité.
L’Ordre demande par ailleurs que le cannabis à des fins non médicales soit assujetti au même encadrement que le tabac, notamment aux règles portant sur la publicité, mais également à l’interdiction de vente dans les commerces adjacents aux pharmacies.
Une information claire et des corridors de service
La consommation de cannabis non médicale n’est pas sans risque, notamment pour les gens qui souffrent de problèmes de santé. En ce sens, l’Ordre recommande que les consommateurs soient sensibilisés sur les possibles interactions médicamenteuses et contre-indications liées à sa consommation. De plus, l’Ordre demande que les pharmaciens aient accès à des corridors de services pour diriger les patients présentant des signes de psychose ou ayant besoin de soutien en toxicomanie. « Il faudrait éviter que les patients qui ont de tels besoins se retrouvent à l’urgence », a mentionné Bertrand Bolduc.
Maintien de l’interdiction de la culture à domicile : un appui sans réserve
L’Ordre appuie le gouvernement dans son intention de maintenir l’interdiction de la culture du cannabis non médical à domicile. « Au Colorado, le nombre de visites aux urgences pédiatriques pour intoxication au cannabis a doublé après la légalisation et une augmentation de 34 % des cas référés au centre antipoison a été constatée. Que ce soit par l’accès à un plant ou à des produits transformés, plus on augmente l’accès aux mineurs, plus les risques d’intoxication augmentent », peut-on lire dans le mémoire déposé.
Un pharmacien au comité de vigilance
Le projet de loi prévoit la constitution d’un comité de vigilance dont le rôle sera de conseiller le ministre sur toute question relative au cannabis. En raison des enjeux grandissants relatifs aux drogues et aux médicaments, l’expertise des pharmaciens est cruciale. L’Ordre demande donc qu’un siège soit prévu pour un pharmacien au sein de ce comité.
À propos de l’Ordre des pharmaciens du Québec
L’Ordre des pharmaciens du Québec a pour mission de veiller à la protection du public en encourageant les pratiques pharmaceutiques de qualité et en faisant la promotion de l’usage approprié des médicaments au sein de la société. Il regroupe plus de 9000 pharmaciens. Plus de 6700 d’entre eux exercent à titre de salarié ou de propriétaire dans près de 1900 pharmacies privées et plus de 1600 pratiquent au sein des établissements publics de santé du Québec. Plus de 800 pharmaciens œuvrent notamment à titre d’enseignant ou pour des organismes publics, associatifs ou communautaires.
Document à consulter
Source : Julie Villeneuve, Direction des communications
Ordre des pharmaciens du Québec
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