Quelle quantité de médicaments puis-je servir à un patient?
Règle générale la décision s’appuie sur trois objectifs d’intérêt public, à savoir la nécessité de :
- limiter les quantités de médicaments en circulation auprès du public;
- prévenir le gaspillage de médicaments si le traitement doit être modifié;
- permettre une surveillance de la thérapie médicamenteuse par le pharmacien.
Ainsi, avant de délivrer une quantité plus importante de médicaments, le pharmacien doit tenir compte de l’état clinique de son patient, de son adhésion au traitement, de l’usage sécuritaire du médicament, du type de médicament, de son potentiel de détournement, de son obligation de surveiller la thérapie médicamenteuse et de tout autre élément pouvant l’aider à justifier sa décision.
Le pharmacien est responsable de cette évaluation et de la décision, qui doit être individualisée. Qu’il accepte ou refuse de servir une quantité équivalente à plus de 30 jours de traitement, il doit en consigner les raisons au dossier du patient.
Voyage
Dans le cas où le patient désire obtenir une quantité de médicaments plus importante parce qu’il quitte le pays, le pharmacien a la responsabilité d’informer son patient des restrictions réglementaires canadiennes. Entre autres :
- Le transport de stupéfiants et de drogues contrôlées hors du pays est interdit, conformément au règlement sur les stupéfiants et à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
- Le patient peut transporter un stupéfiant ou une drogue contrôlée à l’extérieur du pays pour un approvisionnement de trente jours au maximum, dans la mesure où les conditions d’exemption de la loi canadienne sont respectées.
- En général, pour les autres types de médicaments (y compris les substances ciblées), un approvisionnement de 90 jours de traitement serait considéré comme raisonnable et toléré.
- Le pharmacien devrait recommander au patient de s’informer des conditions d’importation à respecter dans le pays de destination et d’apporter avec lui une preuve attestant de son besoin du médicament (ex. : une copie de l’ordonnance, une étiquette apposée par la pharmacie ou, de préférence, une note explicative du médecin).
En résumé, le pharmacien pourrait accepter ou refuser de servir plus de 30 jours de médicaments à son patient en fonction de son jugement professionnel. S’il accepte, il doit informer son patient de la réglementation fédérale et des conditions d’exemption si ce dernier quitte le pays. Pour connaître la règlementation fédérale et les conditions d’exemption, consultez ce document sur l’exemption aux voyageurs et la politique d’importation et d’exportation des produits de santé.