Lorsqu'un patient vous consulte pour un autotest, comment s’y retrouver?
De plus en plus d’autotests sont disponibles en pharmacie, dans les grandes surfaces ou encore sur le Web. Lorsque vous êtes consulté au sujet de l’utilisation d’un autotest, voici ce qu’il faut savoir et comment assurer un bon suivi pour vos patients.
Ce qu’il faut savoir
1- Quelques avantages et inconvénients des autotests.
Avantages :
- Grande disponibilité
- Facilité d’utilisation
- Modes d’utilisation peu invasifs
- Peu ou pas de déplacement pour le patient
- Rôle actif du patient relativement à sa thérapie
- Obtention rapide des résultats d’analyse
Inconvénients :
- Possibilité d’une mauvaise technique d’utilisation ou d’une interprétation erronée du résultat par le patient (manque d’expérience et de formation)
- Possibilité d’un mauvais ajustement de la médication par le patient en fonction du résultat d’analyse
- Dans le cas d’un faux positif : inquiétude du patient et interventions inutiles
- Dans le cas d’un faux négatif : fausse quiétude du patient et retard dans la consultation médicale
- Coût additionnel, si un contrôle est requis
2- Les divers types de tests disponibles
Santé Canada regroupe les tests en trois types :
- Test permettant de diagnostiquer un état physique (ex. : test de grossesse, ovulation, etc.)
- Test permettant de surveiller une maladie (ex. : glycémie, RNI, cholestérol, etc.)Accompagnez votre patient afin de l’aider à choisir le dispositif convenant le mieux à sa situation.
– Pour la prise en charge faite directement à la pharmacie par un professionnel de la santé
– Pour la prise en charge à domicile, par le patient. Dans ce cas-ci, l’ajustement de la médication en fonction du résultat obtenu peut être faite par le patient lui-même en considérant les avantages et inconvénients mentionnés ci-dessus, par le pharmacien s’il détient les cibles thérapeutiques ou encore par un autre professionnel de la santé habilité. - Test permettant de dépister une maladie ou un problème de santé (ex.: ADN, cancer, etc.)
– Le dépistage vise à détecter des maladies ou des facteurs de risques à un stade précoce, avant même que la personne ne présente les symptômes de cette maladie.
– Le dépistage conduit à des mesures préventives ou thérapeutiques réputées efficaces. Il est sous-entendu que les personnes chez lesquelles ce test sera utilisé ont une indication de dépistage.
– Ces tests de dépistage ne peuvent généralement pas être réalisés en vase clos par les pharmaciens, mais sont utiles dans une approche intégrée. Pour plus d’information à ce sujet, consultez l’énoncé de position de l’Ordre concernant la promotion de la santé, la prévention des maladies et le dépistage de masse en pharmacie (1).
Lorsque vous accompagnez votre patient
- Appuyez-vous sur des données probantes pour juger de la pertinence du test avant de le proposer à votre patient ou de l’offrir.
- Fournissez à votre patient les explications nécessaires à la compréhension, à l’appréciation et à l’utilisation du test tels les avantages, les risques, l’entretien, l’interprétation, la fréquence, etc.
- Effectuez le suivi requis lors des résultats ou adressez le patient à un confrère ou à un autre professionnel compétent. Il est important d’aider le patient à gérer le résultat obtenu.
Dans le cadre de vos activités réservées, notamment la surveillance de la thérapie médicamenteuse, vous êtes bien placé pour discuter de ce type d’analyse avec votre patient. Vous pouvez en effet jouer un rôle important dans le choix du test, son utilisation ainsi que dans l’interprétation des résultats.
Bon à savoir
Tout comme pour les médicaments, Santé Canada a un processus d’homologation pour ces instruments (2), ce qui garantit l’efficacité et la sécurité lorsqu’ils sont utilisés selon les directives.
Un dépliant d’information est disponible sur le site de Santé Canada (3). Sur le même site, il est aussi possible d’avoir accès à la liste des instruments médicaux homologués en vigueur (4).
Références:
- Énoncé de position sur la promotion de la santé, la prévention des maladies et le dépistage de masse en pharmacie, 30 avril 2007
- La Loi sur les aliments et drogues définit le matériel médical comme tout article, instrument, appareil ou dispositif pouvant servir au diagnostic, au traitement, à l’atténuation ou à la prévention d’une maladie ou de tout autre problème de santé. Tout article médical vendu au Canada doit satisfaire aux exigences du Règlement sur les instruments médicaux, afin d’en assurer l’innocuité et l’efficacité lorsqu’on respecte le mode d’emploi.
- Sécurité et efficacité des trousse d’autodiagnostic médical
- Liste des instruments médicaux homologués en vigueur (MDALL)
Dernière mise à jour : 2024