Comment déterminer si un comprimé peut être coupé ou écrasé, ou si une capsule peut être ouverte?
Par manque d’information sur la distribution du principe actif dans la forme utilisée, sauf dans des situations très particulières et sous des conditions très précises, la tendance est de ne pas couper ou écraser un comprimé, et de ne pas ouvrir une capsule.
Avant toute décision, il convient de déterminer les lignes directrices à suivre par votre patient et vous, en vue d’assurer l’efficacité, la sécurité et l’adhésion au traitement. Étudier le dossier-patient, faire appel à votre jugement professionnel et vous poser certaines questions sont des moyens efficaces pour prendre une décision éclairée. Voici quelques-unes des questions que vous devriez vous poser :
- Que recommande le fabricant?
- Quelle raison soutient la demande du patient ou de son mandataire (capacité du patient à avaler, coût, administration via une tubulure, etc.)?
- Quelle est la forme pharmaceutique de ce médicament (entérosoluble, libération contrôlée, timbre cutané, etc.)?
- Est-ce un produit contenant plusieurs principes actifs?
- Est-ce que le médicament a un enrobage particulier (mauvais goût, irritation gastrique)?
- Est-ce un médicament à faible index thérapeutique (dont une faible variation pour le patient pourrait lui occasionner un risque)?
- Est-ce un produit dangereux pouvant occasionner des risques de manipulations (cytotoxique)?
- Est-ce que le patient présente une condition qui pourrait augmenter les risques (cécité, arthrite, problème cognitif, etc.)?
- Est-ce qu’une autre forme pharmaceutique offerte par le fabricant pourrait permettre d’éviter cette manipulation (liquide, suppositoire, timbre cutané, comprimé orodispersible, etc.)?
- Lors de l’administration par un tube d’alimentation, le produit sera-t-il absorbé? Pourrait-il bloquer la tubulure?
Dans la mesure où la seule solution est de couper un comprimé, il est important d’évaluer s’il peut être coupé d’avance, puisque l’effritement du comprimé entraîne une perte du principe actif. Dans l’affirmative, vous pourriez le faire vous-même pour le patient.
Pour le patient, un danger potentiel est présent, et ce, même si le comprimé est sécable. Il est très difficile de couper un comprimé en parties égales, on ne peut donc jamais être assuré de la dose administrée. De plus, il ne faut pas négliger le fait que la dégradation du principe actif peut s’accélérer au contact de l’oxygène, de l’humidité ou de la lumière. Si le patient doit couper ou écraser un comprimé ou ouvrir une capsule lui-même, vous devez l’informer des précautions à prendre. En outre, il est important qu’il utilise la bonne technique et les outils appropriés pour ce faire (p. ex. : coupe-pilule).
Le Pharmacist’s Letter rend disponible un tableau sur les médicaments ne devant pas être écrasés que vous pouvez consulter sans abonnement.
Un site Web québécois, maintenu à jour par M. Petr Dvorak, pharmacien, donne également des informations sur les médicaments oraux ne pouvant être coupés ou écrasés. Accéder au site Web