Une nouvelle étape vient d’être franchie concernant
l’entente sur l’ajustement de certains médicaments par une
infirmière dans le cadre d’une ordonnance collective. Signée
en 2010 par le ministère de la Santé et des Services sociaux
(MSSS), l’Ordre des infirmières et des infirmiers du
Québec, l'Ordre des pharmaciens du Québec et le Collège
des médecins du Québec, cette entente visait à permettre et
encadrer d’une manière plus uniforme l’ajustement de certains
médicaments par une infirmière par le biais d’une ordonnance
collective.
En conférence de presse aujourd’hui, le
ministre Réjean Hébert, accompagné des présidents des trois
ordres signataires de l’entente, a annoncé que des modèles
d’ordonnance collective provinciale seront disponibles à
compter du 15 avril 2013 sur le site de l’INESSS.
À quoi serviront ces modèles?
Les modèles retenus, qui sont le fruit d’un
long processus de concertation entre les trois ordres
professionnels et le ministère, concernent quatre situations
cliniques :
- L’hypertension artérielle
- Le diabète
- L’anticoagulothérapie
- La dyslipidémie
L’utilisation de ces modèles permettra d’uniformiser et de
standardiser les pratiques dans le dossier des ordonnances
collectives afin de favoriser une collaboration plus étroite,
un suivi plus simple et d’assurer un partage plus fluide
d’informations cliniques entre médecins, infirmières et
pharmaciens.
Comme l’indiquait Diane Lamarre,
présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec, en conférence
de presse, « les citoyens du Québec ont besoin que tous
les professionnels de la santé soient davantage mis à
contribution et travaillent en interdisciplinarité pour le
bien-être du patient ».
Demandes de
l’Ordre des pharmaciens
Lors de la conclusion
de l’entente, en 2010, l’Ordre des pharmaciens du
Québec avait demandé différents éléments afin d’améliorer
le circuit sécurisé de ces ordonnances collectives, à
savoir :
- Des ordonnances standardisées au niveau provincial pour
éviter que les pharmaciens n’aient à gérer plusieurs
ordonnances collectives différentes pour une même condition;
- La présence d’un formulaire de liaison précisant, entre
autres, la dose de départ, la donnée biologique justifiant
l’ajustement et la nouvelle dose, ceci, afin d’assurer que
tous les professionnels travaillent avec les renseignements
cliniques du patient les plus à jour;
- L’identification claire de l’infirmière, avec son nom et
son numéro de membre
À ce moment-ci, les conditions prévues
d’opérationnalisation des ordonnances collectives satisfont
ces principes. D’ailleurs un comité directeur, duquel
l’Ordre fait partie, sera responsable de veiller à
l’implantation, au déploiement optimal et au suivi de ces
ordonnances. C’est par ailleurs l’INESSS qui sera chargé de
l’élaboration et de la mise à jour des ordonnances
collectives.
Comment savoir si une infirmière
possède la formation requise pour ajuster?
La
notion de « formation préalable » sera validée par
l’OIIQ et les directions de soins infirmiers des CSSS. Le
pharmacien qui exécute l’ordonnance collective n’assumera donc
pas la responsabilité professionnelle de cette validation.
À qui serviront ces modèles?
Ces modèles d’ordonnances ont été produits pour
s’assurer d’une uniformité dans la démarche visant
l’ajustement des médicaments mentionnés. Bien que le libellé
de ces modèles d’ordonnances vise l’ajustement d’un médicament
par une infirmière, le pharmacien peut aussi, selon la Loi
sur la pharmacie, ajuster la thérapie médicamenteuse.
Un pharmacien pourrait, en vertu de son activité
réservée consistant à « initier ou ajuster la
thérapie médicamenteuse, selon une ordonnance, en recourant,
le cas échéant, aux analyses de laboratoire
appropriées », utiliser une telle ordonnance
collective d’ajustement, en collaboration avec un médecin ou
un groupe de médecins. Il devrait cependant y apporter des
modifications mineures, notamment à la section traitant des
professionnels habilités afin d’y inclure le pharmacien.
Y a-t-il un lien entre cette initiative et la
Loi 41?
Non. Cette entente a été
conclue en 2010, bien avant l’adoption de la Loi 41.
Elle vise l’encadrement d’ordonnances collectives visant
l’ajustement de médicaments, par une infirmière ou, tel que
mentionné plus haut, par le pharmacien.
Une fois les
règlements d’application de la Loi 41 en vigueur, le
pharmacien pourra aussi, au-delà de ce que l’actuelle Loi
sur la pharmacie lui permet, ajuster sous certaines
conditions, l’ordonnance d’un médecin en modifiant la forme,
la dose, la posologie et la quantité. Les conditions et
modalités finales de ces ajustements seront connues lors de la
publication finale des règlements d’application de la Loi
41.
Pour toute question concernant ces
ordonnances, vous pouvez communiquer avec M. Michel Caron ([email protected]) ou au 514 284-9588.
Rappelons que ces modèles d’ordonnance collective provinciale
se retrouvent sur le site de l’INESSS.
Consulter le communiqué
de presse du ministre
Hébert |