Le quotidien La Presse a publié ce matin un
dossier sur la prescription et la distribution des opioïdes.
Dans ce cadre, la journaliste affectée au dossier s’est
prêtée à un exercice afin de vérifier s’il était aisé
d’obtenir de tels médicaments. Après s’être fait prescrire des
opioïdes par différents médecins, elle s’est présentée dans
des pharmacies avec une ordonnance. Dans certains cas,
l’ordonnance présentée était falsifiée et dans d’autres, il
s’agissait de l’original.
Nous vous invitons à prendre connaissance du dossier
complet en cliquant ici.
Lors des entrevues réalisées avec la journaliste, l’Ordre a
tenu à lui mentionner que le fait de se présenter dans
plusieurs pharmacies pour obtenir un même médicament ou de
falsifier des ordonnances constitue une pratique illégale. Il
n’en demeure pas moins que les conclusions du dossier nous
amènent à faire des rappels importants.
Particulièrement pour les médicaments à potentiel
d’abus et de détournement, il est important de vérifier la
validité et l’authenticité des ordonnances.
La possibilité de fraude ne peut jamais être exclue
lorsqu’il est question de médicaments à potentiel d’abus et de
détournement. En ce sens, il est de votre responsabilité de
prendre les mesures raisonnables pour vérifier la légalité et
la validité des ordonnances que vous recevez.
Il est aujourd’hui de plus en plus aisé de falsifier des
ordonnances considérant l’accessibilité aux technologies.
Donc, particulièrement lorsque le patient n’a pas de dossier à
votre pharmacie, lorsque la quantité de médicaments prescrite
vous semble élevée ou lorsque vous ne connaissez pas le
prescripteur, tout moyen raisonnable vous permettant de
confirmer l’authenticité de l’ordonnance – notamment
l’appel au prescripteur – doit être considéré.
La collecte de données : une étape
incontournable
Pour toutes les ordonnances, la collecte de données est une
étape cruciale, particulièrement lors de l’ouverture d’un
nouveau dossier. La constitution du profil pharmacologique du
patient s’avère ici très importante. Depuis toujours, vous
obtenez cette information en questionnant le patient ou, le
cas échéant, en contactant une pharmacie identifiée par le
patient. Vous êtes de plus en plus nombreux à avoir
accès au Dossier Santé Québec, un outil
incontournable pour vous assister dans cette
démarche.
Le Dossier santé Québec est maintenant déployé dans plus de
60 % des pharmacies de la province. Nous sommes conscients
qu’il y a encore des fonctionnalités à améliorer avec le DSQ
et que son intégration dans votre chaîne de travail représente
un défi. Mais dès que vous avez accès au DSQ, il devient un
outil de travail incontournable pour collecter les données
disponibles pour favoriser la prise de décision éclairée, qui
plus est lorsque vous délivrez ce type de médicament,
particulièrement pour un nouveau patient. Cette consultation
vous permettra de prévenir des situations impliquant
l’obtention de médicaments à potentiel d’abus de multiples
pharmacies et prescripteurs par un même patient.
Vous avez un rôle important à jouer pour prévenir l’abus et
le détournement des médicaments. Les stupéfiants sont classés
comme des médicaments à haut risque. Ils doivent donc être
considérés dans la priorisation de vos activités. Dans ce
contexte, la collecte de renseignements (objective et
subjective) est primordiale et vous permettra de bien répondre
à votre obligation de surveillance de la thérapie
médicamenteuse. La consultation du DSQ est un des moyens pour
vous assurer d’avoir les renseignements nécessaires et vous
permettre d’évaluer correctement la situation. Il ne faut pas
négliger cette source.
Pour plus de précisions à ce sujet, n’hésitez pas à
communiquer avec la Direction des services professionnels de
l’Ordre.
Le site Web de l’Ordre propose également des informations
sur le programme Alerte (section réservée, vous
devrez entrer votre code). Nous vous invitons à les
lire. |