Avant la période des Fêtes, une lettre ouverte signée par
la présidente de l’Ordre a été envoyée au journal La
Presse. Elle avait pour titre « Un vœu de Noël
pour tout le Québec ». Cette lettre a été publiée le
26 décembre dernier. Nous la reproduisons ici pour vous.
Vous pouvez également la consulter directement sur le site de
La Presse + en cliquant ici.
Nous profitons également de la présente pour vous
souhaiter nos meilleurs vœux pour la nouvelle année.
La Presse révélait le 20 décembre dernier que près de
50 000 Montréalais étaient inscrits au guichet d’accès pour
les clientèles orphelines, c’est-à-dire sans médecins de
famille (« Peu d’espoir de trouver un médecin »).
La Loi 41, qui permettra aux pharmaciens de
poser de nouveaux actes comme prolonger une ordonnance ou
prescrire des médicaments pour des conditions de santé
précises, est déjà prête et fait partie des solutions capables
de faire une différence immédiate pour la population, dès le
premier jour, afin d’améliorer l’accès au système de santé.
Mais trois mois après son entrée en vigueur prévue, la
population l’attend toujours.
En décembre 2011, soit un peu avant Noël, la Loi
41 était adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale.
Les changements qu’elle amenait étaient à ce point attendus
que, lors de cette adoption, la députée Agnès Maltais exigeait
que des rapports soient déposés tous les six mois à la
Commission sur la santé pour garantir l’avancée rapide de la
rédaction des règlements et leur entrée en vigueur « urgente
».
Un an plus tard, soit en décembre 2012, le Collège des
médecins du Québec et l’Ordre des pharmaciens du Québec
adoptaient des règlements et répondaient à cette
demande.
À la fin du mois d’août dernier, soit quelques jours
avant l’entrée en vigueur prévue le 3 septembre 2013, et après
des semaines de négociation entre le gouvernement et
l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, le
ministre de la Santé et des Services sociaux annonçait son
report. Les Québécois devraient encore attendre pour pouvoir
bénéficier de ces nouveaux services. Quelques jours ? Quelques
semaines ?
L’Ordre des pharmaciens du Québec n’intervient pas dans
les négociations entre les syndicats et le gouvernement. Mais
dans ce dossier, il est question d’améliorer l’accès aux soins
pour l’ensemble de la population. Nous jugeons donc important
de rappeler avec constance et détermination la pertinence et
l’urgence de l’entrée en vigueur de cette loi. Ailleurs au
Canada, d’autres provinces ont adopté les règlements des
années avant de parachever les négociations sur les nouvelles
activités. Pourquoi ne pas faire de même ici ?
Pour que chaque Québécois ait accès à un médecin de
famille dans un GMF ou dans une clinique médicale, les bons
soins doivent être donnés par le bon professionnel de la
santé, au bon moment. Les pharmaciens font partie de
l’équation pour l’atteinte de cet objectif. Lorsque 2 millions
de Québécois sur une population de 8 millions n’ont pas de
porte d’entrée dans le système de santé, on atteint un point
de rupture. Sur un nombre aussi important de personnes, il y a
inévitablement des gens qui ont des problèmes de santé graves
qu’on détecte trop tardivement.
Une étude récente publiée dans le British Journal of
General Practice a démontré que 68 à 94 % des conditions
mineures prises en charge par les pharmaciens au Royaume-Uni,
depuis déjà une dizaine d’années, ont été résolues sans besoin
d’une consultation supplémentaire. Ne s’agit-il pas là d’une
solution simple qui permet d’améliorer l’accès ?
Avec le Nunavut, le Québec est le seul endroit au
Canada à ne pas encore avoir permis ces nouvelles
contributions aux pharmaciens. Pourtant, les besoins sont
criants. Lorsqu’on sait que, dans 30 % des cas, les patients
qui se rendent à l’urgence sont conscients que leur condition
ne justifie pas un tel recours, mais s’y présentent quand
même, faute d’option, il apparaît évident que le Québec peut
faire mieux.
Le Québec a tout à gagner avec la Loi 41.
Faisons le vœu que ce dossier se règle rapidement dès le début
de 2014. Les citoyens du Québec ont droit, eux aussi, à ces
services.
Diane Lamarre, Présidente |