Allaitement : bien accompagner vos patientes
À l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, le président de l’Ordre, Jean-François Desgagné, rappelle aux pharmaciens comment ils peuvent accompagner au mieux leurs patientes.
Ce dimanche débutait la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, qui est célébrée du 1er au 7 octobre en Amérique du Nord. Je pense qu’il s’agit là d’une excellente occasion pour rappeler les bienfaits de l’allaitement maternel, qui contribue directement au développement de l’enfant, mais possède également de nombreuses vertus pour la santé de la mère.
Comme professionnel(le)s de la santé, nous devons l’encourager et accompagner les femmes qui sollicitent notre aide sur le sujet. Nous sommes la première ligne, les figures les plus facilement accessibles pour nos patientes qui viennent nous demander renseignements ou avis, en particulier sur les médicaments qu’elles devraient prendre ou non pendant cette période. Parfois, nous péchons par excès de prudence dans nos réponses, car nous ne voulons pas prendre le risque de mal les conseiller si nous ne sommes pas absolument certains des informations que nous transmettons. C’est pourquoi j’appelle tous mes collègues, pharmaciennes et pharmaciens, à profiter de cette semaine pour se former en matière d’allaitement, à réaliser une réflexion sur les ressources à fournir aux mamans qui viennent nous consulter, ainsi qu’à la manière de les enrichir.
En Amérique du Nord, nous avons parmi les meilleurs spécialistes au monde de la question, qui ont effectué un travail considérable pour sensibiliser les pharmacien(ne)s et mettre à leur disposition des outils d’accompagnement des patientes.
Notre rôle à nous n’est pas d’être des experts en tout, mais d’exercer avec compétence, et selon les normes reconnues. Pour ce faire, il faut être en mesure d’aller chercher l’information fiable, là où elle est. Nous devons être capables de les soutenir dans leurs décisions, de les orienter, leur proposer des solutions, et de dédramatiser les situations stressantes qui arrivent souvent. Il faut établir un discours et une relation de confiance, être des soignant(e)s disponibles et engagé(e)s. C’est pour ça qu’il faut réseauter sur nos territoires, connaître les structures obstétricales, les groupes d’aide à l’allaitement, les personnes à contacter, les endroits disposant de salles d’allaitement, etc.
Les ressources en ligne sont nombreuses et aisément accessibles. Vous pouvez consulter le centre d’information IMAGe du CHU Sainte-Justine, traitant de l’innocuité et des risques liés aux médicaments durant la grossesse et durant l’allaitement. Vous pouvez également vous rendre sur ces sites pour vous renseigner sur les médicaments qu’il est possible de prendre en période de lactation, et connaître les dernières données de recherche et pharmacologiques sur la compatibilité de l’allaitement avec ceux-ci (e-lactancia, Breastfeeding Network, InfantRisk, Lactmed). Enfin, il existe également des sites pour informer les mères sur les situations où il est préférable de tirer son lait plutôt que de donner le sein, et casser les mythes sur les contre-indications à l’allaitement maternel (Trash the pump and dump).
Que cette semaine soit donc l’occasion d’enrichir une nouvelle fois les services que nous pouvons fournir à nos patientes!